"ça grouille sous nos pieds..." [AT-43]

(cliché aimablement fourni par Frontline)

"Nous sommes pleinement affirmatifs : ça grouille sous nos pieds !" C'est par cette phrase lapidaire et sans ambages que le Colonel Ludmilov s'est exprimé ce matin à l'occasion d'un entretien avec notre Pravda.
(Cette rencontre a eu lieu à l'intérieur des locaux en réfection de l'UniversMag, Place Rouge d'Adrastograd. Dans ces derniers, le commandement militaire a établi à la hâte un quartier général après l'attaque surprise de l'astroport Bérézina il y a deux jours.
Vous devez, chers lecteurs, ressentir la même stupéfaction que nous avons éprouvée après la phrase de Ludmilov. Le colonel répondait à la question du camarade journaliste Jorgi Yenkov : "Est-il vrai que nous sommes attaqués à présent d'en haut et d'en bas?"
Demeurant en phase avec le constant souci de transparence qui nous anime et que nous vous devons, il nous semble idéologiquement pertinent de vous livrer la quasi totalité du verbatim de cet échange.

Pourriez-vous nous dire, camarade Colonel, quelle est la nature exacte de l'ennemi qui, je reprends vos termes, "grouille sous nos pieds" ?

Il m'est très difficile de vous répondre avec précision et certitude. Il semble qu'il s'agisse d'une force extraterrestre sans doute indigène et endémique à Tsaritsyne. Ils disposent d'une intelligence animale. Leur mode de communication s'opère, entre autres, au moyen de sons inarticulés. Nous avons, à ce jour, pu distinguer deux espèces distinctes. La première, de loin la plus dangereuse, présente des quadrupèdes massifs de 2m50 de haut à 4 mètres de long, environ, au comportement ultra agressif. Leur corps est constitué d'un assemblage étonnant de muscles, de chair, de chitine et de pièces mécaniques rudimentaires. Un de leurs membres antérieurs est pourvu de longues griffes solides et acérées qui arrivent à percer les matériaux composites et les aciers les plus résistants.
La seconde espèce rencontrée s'apparente à la première quant à sa constitution organique. Cependant, elle en est aussi le contrepoint exact : sa taille n'excède pas un mètre. Elle est excessivement mobile et se déplace en bande.

Au regard de cette différence que vous évoquez, en quoi cette seconde espèce constitue-t-elle une menace?

Leur nombre et leur adaptation aux lieux en font un danger permanent. Mais le plus périlleux pour nos soldats réside dans leur sacrifice total à l'autre espèce. Ils ont, en effet, la capacité de se faire exploser une fois arrivé au contact de nos soldats. C'est d'ailleurs le principal mode opératoire de leurs attaques. A croire qu'ils ne sont faits que pour cela.

C'est-à-dire camarade colonel ?

Ces créatures se ruent en masse sur nos soldats et explosent. Ils préparent ainsi généralement l'attaque d'un gros qui attend, tapis dans l'ombre, non loin de là. Ce dernier n'a alors plus grand mal à littéralement déchiqueter nos hommes.

Comment comptez-vous opérer à l'avenir ?

Nous avons longuement réfléchi sur de nouvelles modalités tactiques concernant l' interventions de nos troupes dans les souterrains. Nous avons opté pour de petits groupes issus des forces d'élite. Des groupes de cinq à dix hommes suivant l'objectif de la mission. Depuis trois jours, nous avons intégré des Spetsnatz kolossus aux sections qui mènent des opérations de "recherches et destruction"

A ce moment l'interview a été interrompu par une dizaine de terribles déflagrations provenant du secteur Nord-Ouest de l'Astroport Bérézina...

D'Adrastograd, pour la Pravda locale,
le camarade Vasily Bubnov